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Pour la rentrée, je vous livre un GROS coup de gueule contre les agrégateurs de contenus, ou plutôt contre certains utilisateurs peu scrupuleux de ces derniers.
En effet, certains "curateurs" n'hésitent pas à revendiquer de façon peu honnête la paternité de vos articles, en se servant d'outils automatisés pour les agréger et les republier à leur profit sur Twitter, Facebook, leur propre blog, etc.
Les spécialistes en veille stratégique vous en parleront bien mieux que moi... Disons que pour surveiller un sujet qui vous est cher, vous avez plusieurs moyens : les alertes Google, les agrégateurs de fils RSS (Netvibes, Google Reader) et, plus récemment, des outils comme Paper.li ou Sccop.it.
Ces derniers génèrent (souvent de façon automatisée) un joli "magazine en ligne" avec les articles parus récemment sur différents blogs et sites de presse et selon certains critères de recherche.
Un exemple : je m'intéresse à la randonnée, en particuliers aux chemins de Saint Jacques. Mon agrégateur de contenu se remplira automatiquement sur base des critères suivants :
Jusque là, rien de bien répréhensible : je me constitue une revue de presse agréable à lire et automatique.
Là où le bât blesse, c'est quant l'agrégateur (appelé aussi "curateur") se met à diffuser cette "revue de presse".
Voilà le nouvel Eldorado : je suis consultant, journaliste, spécialiste, mais je n'ai ni le temps ni l'envie de passer des heures à écrire des articles de fond, originaux, documentés, soignés, illustrés,... Qu'à cela ne tienne, je deviens "curateur"... Je pompe allégrement les articles des autres et je les rediffuse sous ma bannière en tant que "revue de presse".
Mon image ? Je passe pour une personne toujours au courant des dernières nouveautés, voire même auteur de thèmes innovants et intéressants. Car peu de gens réalisent qu'il s'agit d'un "pompage" pur et simple.
Ma valeur ajoutée ? Nulle. Mon travail ? Nul, tout est automatique, je n'ai même pas besoin de lire les articles, Google les sélectionne pour moi.
Notez que si ça marche, pourquoi pas, hein ? Sauf que...
Voici un exemple de contenu agrégé. A l'avant plan, un article tiré de mon blog www.radiocamino.net (mettez vos lunettes, c'est écrit en tout petit, en bas à droite).
Le titre est repris intégralement de mon article, tout comme l'extrait (le curateur aurait pu faire un petit résumé, mais pourquoi se fatiguer n'est-ce-pas...). Jusque là, je veux encore bien que l'on invoque le "droit de citation"...
Mais la photo ??? Qui a donné le droit de "pomper" ma photo ? De la reproduire ? De la diffuser sur un autre support ? Ici, il me semble clair qu'il s'agit d'une violation du droit (voir à ce sujet mon article "peut-on prendre une photo sur Internet").
Outre la recherche et la compilation des infos, les agrégateurs de contenus vous permettent de diffuser de manière automatique les articles sur Facebook et Twitter.
Regardez bien l'adresse vers laquelle revoit le Tweet : Scoopit. Et l'auteur qui est mentionné : @scoopit !
Pareil sur Facebook, le lien renvoie vers la page du curateur sur Scoopit, PAS vers l'article d'origine.
Le curateur (ou son outil, peu importe) a donc modifié la source des articles. Et revendique au passage la paternité de l'article. Le trafic est détourné vers la page Scoopit du curateur, au profit de son image, bien entendu.
Et la chose est encore plus insupportable quand on sait qu'il s'agit de consultants ou de journalistes professionnels, qui tirent donc un profit financier de leur "veille".
J'avais déjà entendu "Si vous mettez des images sur internet, tout le monde peut les prendre" ou "Estime-toi heureuse (que je te plagie), je te fais de la pub"... Ici l'hypocrisie est mêlée de mauvaise foi, c'est encore pire.
Petite chronologie par Tweets interposés :
Je pense que ça se passe de commentaires, et puis, je me suis déjà assez énervée comme ça 😉
Pour en savoir plus sur la curation et le plagiat, lisez les excellents articles de Frédéric Martinet (Actulligence.com) et notamment :
Bien entendu, vous êtes cordialement invité à commenter cet article, j'aime la polémique